Une nouvelle connexion avec un pilote de guerre

Une surprise m’attendait l’autre jour dans ma boîte à lettres : un très petit colis (peut-être 8 cm. sur 3). L’adresse de l’expéditeur indiquait un nom qui m’était familier dans le Montana. Et quand j’ai ouvert ce petit paquet, j’ai été touché et ému par l’attention de Linda Helding : elle m’envoyait quatre petites épingles de revers de veste et de cravate, de petits avions doré et argentés : des P-51 Mustang et P-38 Lightning, deux super avions de combats de l’USA Air Force durant la dernière guerre mondiale, et un autre, postérieur, un modèle à réaction que je n’ai pas pu identifier.

Ces épingles appartenaient au père de Linda, un pilote de P-38 qui servit en Europe, et je me sens maintenant comme connecté avec lui. C’est une nouvelle connexion avec ce pilote américain qui fut indirectement concerné par un accident survenu en 1944 en France. En juin de cette année, LeRoy Lutz, qui venait du Nebraska, fut tué dans le crash de l’avion qu’il pilotait, le Lucky Lady, dont le titulaire habituel était Arnold Helding.

J’ai écrit ici à propos de cet accident qui m’a incité à écrire un roman d’aviation, La légende de Little Eagle. A ma grande surprise, peu de temps après sa publication, Linda Helding et Jerry Lutz, le neveu de LeRoy (qui ne se connaissaient pas mais qui tous deux avaient découvert le livre), ont pris contact avec moi. Nous sommes devenus amis sur Facebook et nous communiquons de temps en temps. Jerry et Linda se sont même rencontrés dans le Montana et ont évoqué ce que l’expérience de leur oncle et père avaient représenté pour eux.

L’histoire de mon héro John Philip Garreau n’a rien à voir avec celle de LeRoy Lutz, sinon qu’ils ont tous deux fait preuve d’un esprit d’altruisme et de sacrifice. Ce qui, dans le cas de Johnny Garreau, sauva la vie d’une famille, laquelle comptait une petite fille de quatre ans : la mère d’Hélène Marchal, ma narratrice dans le livre. Hélène ne serait pas née si Johnny ne s’était pas comporté d’une manière héroïque. Elle lui doit sa vie.

Dans La légende de Little Eagle, Hélène se rend dans le Montana pour effectuer des recherches au sujet du livre qu’elle veut écrire sur le Premier lieutenant John Philip Garreau. Elle rencontre là-bas un vieillard qui fut le plus proche ami de Johnny, que j’ai nommé Harold Holding. Holding lui raconte son compagnonnage guerrier avec Johnny, et lui donne son journal de combat. Une des dernières entrées date de début août 1944 : « Johnny s’est crashé en Bourgogne avec mon Lucky Lady. Je ne sais pas quoi dire. Je suis atterré. »

Je n’avais pas porté de cravate depuis plusieurs années, mais après avoir reçu le colis de Linda, je me suis senti obligé d’en nouer une. Ne serait-ce que pour cette photo destinée à lui montrer à quel point je lui suis reconnaissant pour cette attention.

Arnold Helding a eu la chance de rentrer intact de son service en Europe au sein du 479th Fighter Group et jouir d’une longue vie dans le Montana, où il est mort à l’âge de 92 ans en 2007. J’ai toujours aimé cette photo de lui et de son avion.

La légende de Little Eagle, versions numérique et imprimée:

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